PORTEUR DE PROJET
Entrelien Grenoble
Programme Territoire apprenant contributif
Entrelien est une structure expérimentale dont l’objectif est de combler l’espace entre le corps médical et le milieu social pour les personnes souffrant de troubles bipolaires.
Elle a été lauréate d’un appel à projet lancé par l’ARS en matière d’innovation en santé mentale. Cette expérimentation n’avait pas vocation à être pérennisée, mais cela a été possible grâce au soutien du Fond des Bois.
Pour exercer son pouvoir d’agir et se montrer adaptée, créatrice, et efficace au niveau familial et sociétal, Entrelien a signé des conventions avec des partenaires médicaux (CHU, Hôpital Psychiatrique du département, cliniques, médecins libéraux) et a constitué un partenariat social important (Pôle Emploi, UDAF, etc.)
Entrelien est le premier site en France à créer des postes de médiateurs-pairs (des professionnels atteints d’une maladie psychique et qui sont rétablis).
Le médiateur-pair est soutenu par des séances de régulation, de supervision (psychologue), d’analyse des pratiques avec un consultant. Les médiateurs-pairs interviennent dans les structures psychiatriques et en entretiens individuels. Nous facilitons l’exercice du pouvoir d’agir des bénéficiaires (être acteur de son projet de vie et de soins) et d’empouvoirement (dimension politique qui associe la volonté de la personne bipolaire et l’engagement de la société à créer les conditions pour lui laisser sa place).
L’entretien est spécifique, ce qui constitue le moteur du suivi. Au final, la personne bipolaire fait le point sur son état général : degré d’humeur, suivi de traitement, relation médecin, relation famille, relation sociale, hygiène de vie, connaissance des signes avant-coureurs des crises. Enfin, elle se fixe un objectif qui est le plus souvent atteint.
Les résultats sont probants, le temps moyen du suivi régulier qui conduit les bénéficiaires à la stabilisation est d’environ 18 mois. Il s’ensuit une période au cours de laquelle la personne garde le contact avec Entrelien. Les hospitalisations au nombre d’une moyenne de 4 sur les 4 années précédant le suivi du bénéficiaire, sont réduites à un chiffre quasi nul (3 hospitalisations sur 4 ans pour l’ensemble des personnes suivies).
Chiffres clefs
- L’association a été créée en 2014 (la référence principale est la loi de 2002, dite de Kouchner concernant les droits des Usagers)
- 2015 (convention de partenariat avec les structures psychiatriques : CHU, CHAI, Cliniques)
- 2019 rendu de l’expérimentation
- Nombre de membres : 4
- Nombre de bénéficiaires 36 en suivi permanent. Possibilité pour les personnes anciennement suivies de reprendre contact pour de courts suivis
- Présence géographique : Isère pour le principal et permanence 24/24, 7/7 sur site internet)
IMPACT
Grâce au dons du Fonds des Bois
Le soutient du Fonds des Bois a permis le travail sur les axes suivants :
Lutter contre la stigmatisation des personnes bipolaires. Sujet particulièrement travaillé dans l’hôpital psychiatrique de l’Isère (CHAI), au centre hospitalier universitaire (CHU) et dans les centres médico-pédagogiques. Nous nous sommes impliqués et avons été à l’origine d’un travail avec les structures psychiatriques partenaires concernant notamment l’isolement et la contention, le plan de crise conjoint, les droits des Bénéficiaires de soins, la non-utilisation du bracelet d’identification… Notre implication a été soulignée par les experts de la certification de l’agence régionale de santé.
Nous avons obtenu dans le cadre du PTSM (Projet territorial de Santé Mentale), un bus pour un GEM itinérant (Groupe d’Entraide Mutuelle de malades psychiques) qui va permettre d’atteindre les zones isolées.
Nous avons mis en place un collectif d’usagers qui sera l’interlocuteur des structures psychiatriques de l’Isère et développeront le pouvoir d’agir des malades psychiques.
Nous sommes à l’origine du développement de la pair-aidance dans les établissements à l’image de celle que nous organisons avec le CHAI et le CHU.
Nous avons travaillé avec les médecins, les bénéficiaires et les proches pour coordonner vie sociale et soins pour « un parcours de vie et de soins sans rupture ».
Ce support est donc crucial dans le développement des actions en cours de :
Lutte contre la stigmatisation
Plusieurs cas de stigmatisation, cette année, ont été mis en exergue : perte de garde d’enfants, divorce à tort, licenciement, etc. Le licenciement est fréquent (l’un parce que la personne a voulu prévenir son employeur de son trouble, l’autre par dénonciation, une autre encore dont le témoignage n’a pas été pris en compte lors de son divorce, une autre, encore dont la maladie bipolaire a été force de condamnation (procès) etc.
C’est difficile, dans ces conditions, de mettre en œuvre le pouvoir d’agir et l’empowerment. Nous avons le projet de solliciter l’opinion sur ce problème récurrent (partenariat, formation, intervention…, tant au niveau interne aux structures psychiatriques qu’externes (mobilisation des associations connexes)
Développement du pouvoir d’agir de nos bénéficiaires
Le pouvoir d’agir, c’est, pour le malade psychique, prendre le pouvoir sur sa vie et « faire sa place » dans son environnement social. C’est, pour lui, prendre conscience de ses atouts psychiques, cognitifs, propres à sa personnalité et de les développer pour agir. C’est la mise en œuvre de sa capacité d’être et de faire. C’est, en résumé, occuper une place entière dans sa société comme tout un chacun.
Sensibilisation et organisation de l’empowerment (version politique du pouvoir d’agir)
« L’empowerment, au niveau de la maladie psychique, consiste à agir sur la résistance sociale, la faire évoluer pour faire émerger un système de valeurs plaçant le malade psychique dans un rôle d’acteur social. L’empowerment est la condition du rétablissement. Il est nécessaire de faire émerger de nouveaux critères sociaux pour créer les conditions de l’impulsion du pouvoir d’agir des bénéficiaires. Le rétablissement suppose, donc, une modification de l’organisation de l’environnement social et la proposition d’un nouveau paradigme. »
On ne peut pas se rétablir si l’environnement ne le permet pas
Cela concerne, donc, tous les niveaux de la société : celui du malade psychique qui doit prendre conscience qu’il doit s’affranchir des valeurs sociales qui le condamnent à occuper une place désignée. Le deuxième niveau est celui du corps médical investi d’un pouvoir social qui sera nécessairement remis en cause. Le troisième, celui des proches, des médiateurs-pairs et des formateurs qui doivent mettre en œuvre des protections pour ne pas véhiculer les valeurs sociales qui annihilent le « pouvoir d’agir » du bénéficiaire.
- Les actions en cours :
- Lutte contre la stigmatisation
Plusieurs cas de stigmatisation, cette année, ont été mis en exergue : perte de garde d’enfants, divorce à tort, licenciement, etc. Le licenciement est fréquent (l’un parce que la personne a voulu prévenir son employeur de son trouble, l’autre par dénonciation, une autre encore dont le témoignage n’a pas été pris en compte lors de son divorce, une autre,encore dont la maladie bipolaire a été force de condamnation (procès) etc.
C’est difficile, dans ces conditions, de mettre en œuvre le pouvoir d’agir et l’empowerment. Nous avons le projet de solliciter l’opinion sur ce problème récurrent (partenariat, formation, intervention…, tant au niveau interne aux structures psychiatriques qu’externes (mobilisation des associations connexes)) - Développement du pouvoir d’agir de nos bénéficiaires
Le pouvoir d’agir, c’est, pour le malade psychique, prendre le pouvoir sur sa vie et « faire sa place » dans son environnement social. C’est, pour lui, prendre conscience de ses atouts psychiques, cognitifs, propres à sa personnalité et de les développer pour agir. C’est la mise en œuvre de sa capacité d’être et de faire. C’est, en résumé, occuper une place entière dans sa société comme tout un chacun.
Il y aura des résistances, il le sait (il se rappelle ses frustrations et ses douleurs) et se sentira prêt à créer les conditions pour s’inscrire dans un schéma plus large : l’« empowerment ». - Sensibilisation et organisation de l’empowerment (version politique du pouvoir d’agir)
« L’empowerment, au niveau de la maladie psychique, consiste à agir sur la résistance sociale, la faire évoluer pour faire émerger un système de valeurs plaçant le malade psychique dans un rôle d’acteur social. L’empowerment est la condition du rétablissement. Il est nécessaire de faire émerger de nouveaux critères sociaux pour créer les conditions de l’impulsion du pouvoir d’agir des Bénéficiaires. Le rétablissement suppose, donc, une modification de l’organisation de l’environnement social et la proposition d’un nouveau paradigme.
On ne peut pas se rétablir si l’environnement ne le permet pas
Cela concerne, donc, tous les niveaux de la société : celui du malade psychique qui doit prendre conscience qu’il doit s’affranchir des valeurs sociales qui le condamnent à occuper une place désignée. Le deuxième niveau est celui du corps médical investi d’un pouvoir social qui sera nécessairement remis en cause. Le troisième, celui des proches, des médiateurs-pairs et des formateurs qui doivent mettre en œuvre des protections pour ne pas véhiculer les valeurs sociales qui annihilent le « pouvoir d’agir » du Bénéficiaire.
- Lutte contre la stigmatisation
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- Notre téléphone : 06 13 21 44 97 (Gérard Ferroud)
- Notre courriel : entrelien2014@orange.fr
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